Aventure Convoyages : plus qu'un métier, une passion
KILUNA - Alliage 44


Le Marin -Le Crouesty
Mai 2012

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Rubicon(Transat, 2015)
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Kiluna (Transat, 2012)
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Oxygene (Transat, 2011)
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Errante (Vancouver-SFR, 2009)
Melina (Vancouver-Horta, 2009)
 
Mardi 1er mai : arrivée en Martinique
2 mai : rencontre avec Kiluna
3 et 4 mai : inspection, pleins, bricoles, départ pour le mouillage des Anses d'Arlet, nettoyage de la coque, safrans, hélice...
5 mai : direction Saint Martin, que nous avons atteint après 40 heures de moteur... Grosse pétole... Et pendant ce temps, en Martinique, il pleut et ça déborde et ça glisse et ça coule. Passage à proximité de Montserrat avec son volcan toujours actif. Et ça fume gras... pas intérêt à ce que ça se remette à tousser, ce bazar...
 

9 mai, Saint Martin
C'est parti. Le bateau est fin prêt, l'équipage reposé, bien posé dans ses quartiers, les soutes envictuaillées, les réservoirs abreuvés, la météo consultée... Il faut appareiller.

10 mai - 26 mai
Je ne vous ai pas abreuvés de nouvelles durant cette traversée... Plusieurs raisons à celà.
La principale étant que mon ordinateur m'a donné de sérieux soucis... Il "buggait" régulièrement et j'avais du mal à me connecter.
Une des autres raisons est qu'à deux, le sommeil est précieux, et que lorsque le quart est fini, il faut encore manger, ranger, entretenir, régler, manoeuvrer, et accessoirement dormir...
Et enfin, une autre raison bien valable est qu'il ne s'est rien passé de spécial durant cette navigation... C'était un peu genre "la routine"... Beau temps tout le temps ou presque, bon vent tout le temps ou presque, bon poisson tout le temps ou presque, bonne musique tout le temps, bonne ambiance tout le temps, bref, encore une magnifique traversée.

Il y a bien eu quelques temps forts, quelques poussées d'adrénaline, quelques manoeuvres effectuées "à temps" sans le savoir, de celles qui vous font dire peu de temps après qu'elles soient finies "aouch, on a bien fait!!", quelques rencontres et discussions radio avec d'autres voiliers rentrant comme nous "à la maison".

Nous sommes donc partis le 9 mai, un sympathique jour de vent d'Est établi à 15 nds. Nous avons mis le cap sur un point fictif situé à quelques 200 miles nautiques des Bermudes, latitude à laquelle on commence généralement à toucher la bordure des dépressions descendant du Canada, et donc du vent portant. Une belle remontée d'environ 1000 miles, que nous avons faite au près "un peu ouvert" (à 50 ° du vent).
Le confort des catamarans comparé à celui des monocoques n'est pas une idée surfaite, loin de là! Imaginez-vous vivant dans une caravane (le terme n'est pas péjoratif du tout!) qui serait garée sur une pente à 20% et vous aurez une assez bonne image de la situation... A bord du monocoque, plus question de laisser trainer quoi que ce soit, cela irait directement au mieux, par terre, sinon collé sur le mur d'en face!
Les déplacements à l'intérieur se sont parfois faits dans le meilleur style "pont de singe", les mains passant de main courante en main courante, et les hanches se couvrant progressivement de bleus à force de heurter une cloison ou un bord de table de ci-de là.
Sur le pont, tout est amaré, bordé comme il faut, l'homme de quart bien calé soit à la barre soit à l'abri du cabriolet de descente.

Jeudi 10 mai, 18h
21°08N 61°43W
"Gros éclairs partout autour de nous - Quelques jolis grains nous passent à côté."
Je continue de faire connaissance avec le bateau, qui porte en ce moment 2 ris dans sa grand-voile, la trinquette, et le genois déroulé à 30%. Nous n'en sommes qu'aux débuts et le bateau avance, bien équilibré, le pilote travaille peu, c'est parfait. 6-7 nds tout confort au près avec 15 nds de vent réel. On pourrait sans doute larguer le ris, mais autour de nous, ça n'a pas l'air d'accord.
Nuit à grains, pas ce qu'il se fait de mieux.
A cette allure de près, Hadas doit se caler sur le frigo pour cuisiner ses petits plats. A mon avis ce n'est encore pas sur cette transat que je vais perdre du poids. Je ne vais pas m'en plaindre...


Il aura fallu attendre le 12 mai vers 6 h du matin pour qu'une "petite galère" se passe. Sans aucune conséquence heureusement, mais surprenant quand même.
En fait, depuis la veille en fin de journée, nous avions rencontré un vent à peine plus fort, montant à 20 nds réels seulement, mais une mer très formée, comme si un courrant contraire au vent se trouvait là... Sorti de nulle part. Et qui a duré toute la nuit, et toute la journée du lendemain. De vagues hautes et raides, déferlant par petits paquets qui ne manquaient pas de couvrir le pont, et arroser les marins. Et à chaque fois que Kiluna plantait l'étrave dans la vague, de l'eau rentrait dans l'immense baille à mouillage, étanche comme il se doit, et donc qui permet à l'eau de rentrer mais pas de sortir (c'est ça, la définition de "étanche" en bateau...). Au petit matin, j'ai vu le coffre ouvert, et les pare battages qui se battaient pour se dégager, pour sortir de ce trou rempli d'eau à ras bord, "mmmppffff, moi d'abord"
- Non, moi!
Bref, mélée ouverte.
Ok, on ralentit, on abat un peu, et on vide. A grands coups de seaux d'eau car la pompe manuelle qui se trouve dans le cockpit fonctionne très bien, mais il y a tellement d'eau que le seau va plus vite. C'est comme aller puiser l'eau au puit en provence, sans les cigales, sans la chaleur, et le calme en moins...
Une fois la soute vidée et les pare battages convaincus que leur place était là, l'affaire a été réglée en revissant/ajustant un peu la patte de fermeture, et en condamnant le tout avec un serre-fil en plastique. Ca ne s'ouvrira plus sans couteau. Non mais!
Et on repart. Et ça n'a plus jamais fait d'eau, bien que les conditions ont par la suite été réunies pour que ça recommence.

Dimanche 13 mai, 06:00
26°36'N - 58°04'W
Vent réel E/ESE 15 nds, grand-voile au premier ris, trinquette, génois,
vitesse 6,5/7 nds
J'ai remarqué cette nuit une fuite électrique sur le circuit de l'AIS, cet appareil qui nous indique le nom, la position, la vitesse et le cap des navires de commerce, et qui en plus nous dit dans combien de temps nous passerons à quelle distance du navire en question. Cet appareil est à mes yeux la meilleure invention en termes d'aide à la navigation avec le GPS et le Radar. Malheureusement, il est absolument inconcevable d'accepter une fuite électrique, qu'elle soit positive ou négative, sur un bateau en aluminium. Meilleur moyen pour attaquer la coque! Nous ne nous servirons donc de cet instrument que de façon très ponctuelle, pour confirmer si besoin -ou non- l'interprétation des feux de nave que nous croiserons en cours de route. Pas bien gênant, mais il faudra revoir le circuit. J'ai eu beau chercher et tester le circuit, je n'ai pas vu de source de fuite, à part sans doute la fixation de l'antenne sur le portique arrière.
Nous croisons un porte conteneurs et entrons en contact avec lui. Le "Iris Glory" nous confirmera la météo reçue sur l'ordinateur : un petit front dans le nord qui devrait nous amener des vents de N-NE plus tard dans la journée, force 5 à 6. NE, ce n'est pas génial pour nous, mais la route est encore longue, on peut bien prendre quelques degrés sous le vent, j'arriverai bien à les ratrapper plus tard

 
 
grain sous les tropiques
La journée du 14 se passe comme prévu : une succession de grains, de vent qui tourne dans tous les sens, qui tombe, qui repart à 30 nds, la pluie, les éclairs... Nous sommes en pleine zone de changement de temps, on dirait bien que nous sommes coincés dessous. Bien sur ce n'est qu'une impression, on sait bien que le mauvais temps finit par passer, ça va bien plus vite que nous, ces systèmes... Mais bon, sur le moment, tu as vraiment l'impression que c'est scotché au dessus de toi et que ça veut rien lacher. Sauf la pluie et le vent et les éclairs...

Les manoeuvres se suivent, prise de ris, largué de ris, envoie le genaker, enroule le genaker, etc. Pas grand chose d'autre à faire si on veut avancer...

 

Cette petite contrariété météo est passée bien rapidement et tout le monde a repris la petite routine du bord... Nous repartons au près serré, le bateau bien calé, et nous marchons sur les murs...
Cinq jours au près bon plein, dans le beau temps, un vent régulier en force et en direction, pas de traffic alentour, l'équipage est au chômage...
 
Samedi 19 mai
36°29'N-49°52'W
Vent SSE 10-15 nds, GV, Genaker, vitesse 7nds
09:00 La drisse de genaker casse! Tout délicatement, le beau ballon blanc se dégonfle et vient se ranger proprement le long du bateau, sous le vent. Chance, nous étions à une 100taine de degrés du vent, nous ne sommes donc pas passés dessus. Mais il faut tout de même le récupérer, ce grand tissus. Gorgé d'eau, bien lourd. Ca s'est fait sans problème, rapidement. Deux personnes efficaces, c'est... efficace.
Retour sous grand voile et genois, on a bien perdu en vitesse, mais repasser une drisse de genaker ne sera pas long non plus. Le mat est équipé d'echelons, et Hadas n'a qu'a assurer ma montée avec la balancine. Le temps de frapper une poulie en tête de mat, la drisse à poste, le temps de remettre de l'ordre dans la voile, et c'est reparti.
Petit à petit, le vent tourne et s'oriente au Sud Ouest en fraîchissant. Super! Le genois reprend du service, le vent monte, le bateau accélère, banzaii!
 
Lundi 21 mai
36°14'N-43°00'W
Vent WSW 30 nds, GV au troisième ris, genois à 50%, vitesse entre 6 et 8-8,5 nds
La moyenne générale remonte... C'est bien un peu bruyant, mais c'est confortable, nous ne nous faisons (presque) pas mouiller à la barre, et c'est bien agréable de faire glisser le bateau au portant...
Rafales à 40 nds, et pointe à 9.5 nds.
Derrière, l'hydrogénérateur fait des bonds de folie, lorsque le bateau est en bas de la vague et lui en haut, le bout se tend et l'hélice à son extrémité fait des bonds de plusieurs mêtres en se tortillant dans tous les sens... Par contre lorsqu'il est dans l'eau, ça débite. Les batteries sont au beau fixe, elles...
En fin de journée, nous passons entre deux gros monstres, un pétrolier et un porte-conteneurs. Eux remontent contre le vent et la mer, et on voit bien l'étrave exploser les vagues en gerbes qui courent ensuite sur plus de la moitié de leur longueur. Impressionnant.
 
 

Nous sommes arrivés à Horta (île de Faial, Açores) le 26 mai à 10:30 locales, donc après 16 jours et une douzaine d'heures. Ca fait pas 17 jours!!
A peine fatigués, contents d'avoir fait cette traversée en 16 jours seulement, sur un bateau qui a l'air de sortir d'une balade dominicale et qui sera prêt à reprendre la mer rapidement.
Contrairement à l'habitude, nous sommes contraints d'attendre au mouillage qu'une place se libère à quai. Du mauvais temps est annoncé, et la capitainerie ne veut pas prendre le risque de nous mettre en 5è rang à couple d'autres voiliers.

Nous jetons donc l'ancre, et mettons l'annexe en service pour aller faire les formalités d'usage : boire une bière au fameux "Peter Café Sport"!
Bien sur, la clearance est faite dans la foulée, nous sommes parfaitement en règle.
Maintenant que nous sommes à Horta, nous écoutons ici et là (enfin, plutôt au bar d'ici ou au bar de là...) les récits terrifiants de tel bateau qui a coulé après avoir heurté une baleine, de tel autre qui s'est fait emplafonner par un cargo (sans dommages), et de ce dernier qui s'est jeté sur la digue de Horta juste en arrivant. Ca doit être un peu râlant de traverser l'Atlantique, naviguer au milieu des récifs aux Antilles, retraverser l'Atlantique, tout ça sans aucun problème, pour finir lamentablement sur la jetée du port au retour. Il faut dire que ce bateau est arrivé juste au plus fort d'un coup de vent qui nous a tous bloqués au port pendant 24 heures, force 8 établi.

En arrivant, le mauvais calcul, le sale coup, la bête panne d'essence. Et tout est joué en quelques secondes. Nous étions sur le pont de Kiluna lorsque cela s'est passsé. Ca fait mal au coeur. Le bateau est maintenant à sec au chantier naval, mais à mon avis, de ce que j'en ai vu, il est bon pour le cimetière des bateaux... Pôvre...

Dans le port, le vent fait hurler les grééments, les voiliers au mouillage prennent un sérieux angle de gite, la mer est soufflée en nuages blancs qui traversent la darse. A quai, les amares sont doublées, quelques pare-battages éclatent, la capitainerie fait mouiller une ancre aux voiliers en 4è rang pour pas que leur poids n'écrase le pauvre dernier plaqué contre le quai, celui là même qui tient tout le monde...
Nous sommes bien amarrés en 3è rang, contre deux gros monstres en aluminium comme nous, et notre voisin en 4è rang est un First Class 12, léger comme tout... Tranquilles...


Nous profitons de cette escale pour remettre le bateau "au carré". Un bon coup de nettoyage, un bon rangement, inspection du mat de haut en bas, recharge de gaz, plein de fuel et d'eau, sêchage des fringues et literie humide... Un mécanicien emporte l'alternateur que j'ai déposé pour le tester au banc de charge. Il me le ramène le lendemain, je le repose, ça charge à nouveau, c'est parfait.
Je m'appercevrai cependant deux heure après être reparti que la réparation n'a pas duré. De nouveau en panne d'alternateur. Je ne serai pas inquiet pour les batteries, notre hydrogénérateur a bien montré qu'il était tout à fait capable de fournir l'électricité dont nous avons besoin. Et le bateau est suffisement simple pour ne pas être "énergivore", ça mérite d'être souligné!
Hadas profite de l'escale pour se faire une sale entorse au genou en dansant un rock endiablé avec une brute d'Irlandais passablement abreuvé de sa boisson nationale... dès le premier soir. Parfait, les soirées suivantes seront plus calmes, genre billard à l'hôtel du port, ou soirées à bord d'autres voiliers. Ca me convient mieux...
Par chance, le lendemain, nous croisons un équipier Russe sur le quai, qui voyant Hadas boiter bas lui propose de la remettre sur pieds. Il est hostéopathe, et sur le quai, en deux temps, trois mouvements, clic-crac, tire, tords, pousse, plie, et la voilà choquée mais sur pieds. Elle boitera encore un peu la journée, et après une nuit avec une bande et une pommade anti-inflamatoire, tout sera rentré dans l'ordre.
Et ENFIN, après quatre passages en escale sur cette île, je décide de prendre le temps de louer une voiture une journée pour en faire le tour. C'est sur la page "Escales".

 
Des Açores au port du Crouesty. Remise à l'heure des pendules pour le "marin méditerranéen tropicalisé" que j'avais tendance à devenir...
04 juin, 11:30 locales (TU)
Fin d'une escale bien agréable, ponctuée d'un joli coup de vent donc. Nous reprenons la mer bien reposés, bateau nickel et vérifié "des pieds à la tête". Devant nous s'offrent 1243 miles nautiques très exactement en ligne droite. La météo prise pour les 6 prochains jours (je compte en mettre une bonne dizaine...) est tout à fait sympathique, et nous annonce 20 noeuds de Sud-Ouest suivis virant Nord-Ouest à 15nds. Royal.
06 juin, 18:00 TU
Les jours et les nuits se sont suivis sans histoire, le bateau avançant confortablement entre 5 et 6 nds sur une mer à peine formée, les nuits furent magiques sous la pleine lune, vous en rêvez, nous le faisons :-)
Les dauphins sont venus nombreux autour de nous et ont dessiné de folles arabesques fluorescentes devant, derrière, à côté, tournant, virant, reviennant, repartant en nous éclaboussant au passage. J'ai l'impression de les entendre rire, en tout cas ils ont visiblement un grand sourire lorsqu'ils se tournent légèrement sur le côté pour nous observer de leur oeil malicieux. Ces bestioles n'en finissent pas de me fasciner...
La situation maintenant est légèrement différente, le tableau nettement moins idylique. Cette nuit, vers 01:00 du matin, nous étions déjà sous grand voile au deuxième ris et genois enroulé de 8 tours. "Ca sent le 3è ris et la trinquette" pensais-je. En bateau, lorsque tu te dis "tiens, on pourrait réduire un peu", ma foi, c'est déjà presque trop tard. Si tu te dis "on pourrait", la traduction à retenir est "il faut".
En fait de 3 ris trinquette, dès 02:00 du matin, c'était en termes d'affalage de grand voile que je pensais. Et voilà. Ce que les fichiers n'annonçaient pas est là. Nous avons un bon 35 nds de vent réel, une mer bien formée de l'arrière, et la grand voile affalée est soigneusement ferlée sur la bôme. Manoeuvre pas des plus agréable ni facile dans des creux à hauteur des premières barres de flèche... Harnaché, bien sur. Toute la nuit, nous avons joué le culbuto, nous nous sommes fait rincer copieusement par une pluie diluvienne, radar en fonction, visibilité nulle. Le vent d'Ouest-SudOuest à 35 noeuds établis, rafales enregistrées à 42 nds nous pousse allègrement à 6 -7 nds sous trinquette seule. Hadas se plaint du roulis, mais que veux tu ma chère, that's a sailor's life! Faut dire que ça roule sévère... Heureusement tout est bien calé à bord, torchons et serviettes empèchent conserves, verres et le reste de bringuebaler de droite et de gauche, et ne serait-ce le bruit du vent et de la mer, ce serait presque tranquille. Sauf que de nuit, c'est nettement plus impressionnant que de jour...
Au petit matin, enfin, au matin bien consommé devrais-je dire, nous avons pu renvoyer la GV au 3è ris et le soleil est revenu nous saluer. Nous en avons profité pour affaler et ranger le genaker dans son sac, pour sur nous n'en aurons pas besoin de si tôt. Alors pas la peine qu'il reste dehors, à faire du fardage, à recevoir la pluie, le sel, le soleil, les acoups etc. On préserve le beau tissus! On sait jamais, il peut toujours servir plus tard...
Les déferlantes se bousculent sur le pont, ruissèlent dans le cockpit, nous sommes trempés complet, fatigués, mais le baro remonte, ça se tasse, donc tout va bien.
Par contre, j'avoue, cela faisait longtemps que je ne m'étais pas fait secouer les puces de la sorte...
08 juin, petit matin
Baleines à babord! Dauphins dans l'étrave! Fête des mammifères marins autour de Kiluna, c'est géant! Rien que pour ça, ça vaut le coup de se faire secouer un peu... A croire que eux aussi se régalent du calme relatif revenu.
Le vent est toujours à 20-25 nds, la vitesse ne change pas, 6-7 nds. Cool.
 
09 juin
Rebelotte! Le baro s'est cassé la gueule, la pluie a suivi, le vent est monté.
Repeat after me : AGAIN?!
Sommes de nouveau sous trinquette seule, 35 nds de vent apparent, on déboule à 6-7 nds (qui a pris l'abonnement??) comme d'habitude. Mer grosse, blanche, crètes qui font se tordre le cou pour voir le ciel, c'est méga impressionnant! A mon avis, c'est plus fort encore qu'il y a deux jours. Et ces p... de fichiers grib qui ne m'annonçaient rien de tel... Va falloir que je mène l'enquète, y'a un truc, c'est certain. Pas normal qu'il y ait une telle différence entre l'annoncé (20-25 nds d'WSW) et le reçu (40nds d'WSW). Remarque, vaut mieux une erreur en force qu'en direction. Le même vent de face eut été fort désagréable, pour le moins...
10 juin
Retour à un semblant de normale, la GV est ressortie au 3è ris. Mais par contre, la vitesse a chuté, je ne comprends pas. Nous sommes crevés, trempés, dedans comme dehors, on tarde à optimiser les réglages, ça doit être ça. On n'arrive pas à avoir une moyenne de plus de 5.5 nds!! J'ai même cru que nous avions chopé un filet ou je ne sais quoi, mais non. Va comprendre. Ca doit être la fatigue, on est moins "l'écoute dans les dents" que sur la première partie de ce convoyage... Mais bon, on n'est pas en course, hein? Et tant que le matos ne souffre pas, qu'importe la moyenne. "Y'a pas l'feu au lac..."
Par ailleurs, peut-être que deux transats d'affilée, c'est un peu trop. N'oublions pas que nous avons débarqué de "Filosof" le 28 avril, pris l'avion le 1er mai, et embarqué sur "Kiluna" en Martinique le 2 mai pour larguer les amarres le 4.
 
12 juin, après-midi (pendant que d'autres font la sieste...)
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